Le « Donut » : une théorie économique pour nourrir le débat sur le Plan Climat

le 16/05/2022

Dans le cadre de l’élaboration du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) et du Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), le site internet du Syndicat Mixte ouvre une rubrique dans laquelle il vous propose de vous relayer des articles, analyses et initiatives destinés à alimenter les débats et concertations en cours et d’enrichir, plus généralement, les connaissances de chacune et chacun en matière d’aménagement du territoire local, d’urbanisme ou encore liées aux à la lutte contre le réchauffement climatique et le travail en faveur de la résilience des territoires.

Au nom original, la théorie économique du « donut » (Doughnut model ou Doughnut Economics en anglais) modifie les réflexions visant à assurer le développement économique et le respect de l’environnement. En effet, elle doit permettre la prospérité dans les limites ce de ce que la planète peut supporter.

Le concept ou modèle économique décrit par l’économiste britannique Kate RAWORTH dans son ouvrage La théorie du donut – L’économie de demain en 7 principes (Paris, Plon, 2018) est destiné à prendre du recul sur les théories économiques classiques (Smith, Keynes etc.) dont l’un des objectifs majeurs est la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) plus simplement appelée « croissance ». L’auteure y évoque un monde optimal, équilibré et prospère, dans un espace s’inscrivant dans un anneau (donut).

L’anneau central représente un espace juste et sûr où les besoins de tous sont satisfaits, dans les limites des capacités de la planète. D’un côté, ce qui délimite la partie supérieure de l’anneau, se trouve le plafond écologique qui se mesure par le réchauffement, la perte de biodiversité, etc. De l’autre, limite inférieure de l’anneau, le plancher social où se trouvent les objectifs sociaux minimaux comme l’accès à la santé, à l’alimentation ou à l’éducation.

L’économiste y analyse une économie différente, circulaire, se basant sur les énergies renouvelables, le recyclage ou encore le partage, de l’actuel modèle économique reposant sur une croissance linéaire et infinie.

Sans proposer des mesures spécifiques, aucun pays ne se retrouvant dans le modèle, l’économiste ouvre une analyse sur les modes de développement qu’ils soient nationaux ou locaux.

A l’heure des débats sur le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), cette théorie se rencontre, sans que le nom soit prononcé, dans les politiques publiques locales :

• Alimentation en circuit court et promotion d’une alimentation saine et locale ;
• Lutte contre le gaspillage alimentaire,
• Baisse des émissions carbone,
• Amélioration du traitement des déchets et leur recyclage,
• Préservation de la ressource en eau,
• Renaturation de la ville,
• Usage dans le bâtiment et les travaux publics de matériaux recyclés ou biosourcés ;
• Réduction de l’usage de produits chimiques (perturbateurs endocriniens) ;
• Mise en place de projets contribuant à une économie circulaire etc.

Ainsi, à la lumière des propositions, la théorie du donut, sans être applicable totalement, devient, de prime abord, plus concrète et tend à mettre en perspective les actions des projets de territoire dans leur dimension environnementale et pour le bien-être des populations, une action en faveur de la rénovation énergétique alliant réduction de la consommation et de la facture énergétique et effets bénéfiques pour l’environnement.